Majima Kanon ○ Demain on prendra l’temps de regretter c’qu’on a fait la veille.

my story ₪ Si vous vous imaginez lire des histoires de dingue dans le récit de ma vie, enfoncez-vous le doigt dans l’œil, bien profondément. Je n'ai pas de prétention quelconque quant au déroulement de ma vie : contrairement à ce que l'on peut croire, j'ai grandi et vécu dans une famille tout à fait normal, n'en déplaise à certains. Si ma mère est la reine des catholiques et s'est imaginée que sa fille chérie (et non pas sa nièce par alliance) attendrait le mariage pour goûter aux plaisirs défendus, elle s'est méprise et se méprend toujours.

Tout cela ne vous dit probablement rien en ce qui concerne ma vie. C'est normal, je n'ai pas cherché à vous en dire d'avantage. Après tout, que voulez-vous savoir ? Si j'ai bien baisé mon voisin quand j'avais 14 ans ou si je me suis fait vomir après chaque repas dès mes 15 ans ? Comment j'ai coincé mon père à 10 ans en train de mater un porno sur l'ordinateur familial ?

Si le monde dans lequel nous vivons n'était pas si perfectionniste et si "puritain" au sens propre de Satan lui-même, peut-être n'aurais-je pas décidé de porter le diable en moi. Je n'ai manqué de rien. Je ne dis pas que j'ai été aussi mauvaise toute ma vie : je l'ai été à partir d'un certain moment. Peut-être qu'à mes 16 ans, le fruit défendu m'a déplu et peut-être pour cela, je suis devenu la petite garce que je suis actuellement.

Tais-toi et rampe : c'était les mots que je pouvais balancer aux binoclards au lycée. Au final, même si on est bordé d'innocence, rien ne peut empêcher la crise d'adolescence... On évolue dans un cadre où c'est la loi du plus fort, même quand on y est pas préparé. Chacun sa place... Moi, je me devais d'être en haut de l'échelle... Mais on ne peut jamais être au top de tous les fronts, c'est triste à avouer.

Tout être humain évolue à sa manière, qu'importe le milieu dans lequel il a grandi. Nous sommes deux K, mais restons différentes. Si ma cousine aime depuis longtemps parler de mode et l’appliquer, moi j'en joue pour en faire un terrain de chasse.

Ma maman crie parce qu'elle voit la taille de ma jupe d'uniforme diminuer jours après jour... Mais la petite Kanon ne manque pas de remarquer ce regard dégueulasse que peut lui jeter son papa en rentrant d'une longue nuit de travail. Je ne juge pas, j'observe : il faut dire, c'est difficile de voir son enfant grandir et devenir une femme tandis que sa propre femme s'assèche et s'enlaidit. A force de répéter à la princesse à quel point elle est belle, son accomplissement, c'est bel et bien de devenir la femme parfaite pour plaire à son papa adoré... Cette femme qui plaît aux adolescents, cette femme qui n'est qu'un fantasme, non seulement pour son exotisme ("sale petite bâtarde croisée japonaise" comme pouvait dire les plus hargneuses) mais aussi pour ses formes.

Non, vous ne faites pas fausse route : la "salope" du lycée, c'était moi. Salope parce que j'avais confiance en moi et que je pouvais tirer ce que je voulais de ces petits crétins... Tout ça pour quoi ? Pour me hisser en haut d'une échelle en particulier.

Gifler, tirer les cheveux, humilier. J'ai subi et j'ai fait subir. Une roue sans fin de haine et de violence ou les sentiments n'ont pas lieu. La loi du plus fort. Heureusement, plus on avance dans les études et plus la "maturité" évolue. Enfin, c'est ce que l'ont dit. Toutes ces conséquences d'actes évoluent aussi, parfois dans le bon comme dans le mauvais. On est moins "jugé" par nos actes, mais nous restons coupables de notre passé. Chacun est en quête de quelque chose, chacun est intéressé. Moi, je vis ma vie, sans vraiment savoir ou elle va me porter. Je porterais de l'admiration et du respect pour ceux qui sauront me vendre du rêve.

L'avenir ? Pensons tout d'abord au présent, voulez-vous ?

Au fait... Je suis née en hiver. Une chance que mes crétins de parents ne se soient pas inspirés de la saison pour me trouver un prénom. " Yuki " ... Et puis quoi encore : déjà que je suis froid comme la neige en temps normal (et parfois aussi plus chaude que la braise selon la situation et les draps), ils m'ont évité les jeux de mots stupides des gamins et adultes immatures.

Je n'aime pas parler de moi. Mon parcours n'a rien d'impressionnant. Cessez vos questions et reprenez vos occupations.
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